Samedi matin, Louise traîne à la maison et accepte de m’aider à ranger le bazar du garage. Sauf qu’en voyant tous ces leurres, impossible de résister : je regarde la météo du week-end.
Et là, surprise ! Une fenêtre s’ouvre dans le nord Cotentin. Le problème ? 1h45 de route et il faut partir maintenant. Du coup, décision prise : on part à 3.
La course contre la montre
11h45, Louise et Eva engloutissent leur salade de tomates du jardin à la va-vite. Pendant ce temps, je cours partout pour préparer 2 bakkans, quelques cannes et les gilets de sauvetage.
Après un bout de saucisson avalé debout et quelques patates du jardin (oui, je cultive aussi), on attelle le bateau et on décolle. Seulement voilà, plus on roule, plus il pleut.
« Si il fait ce temps-là, je ne viens pas… » « Tu as vu toute cette pluie, ça craint. »
Ça s’annonce mal.
Le miracle de dernière minute
Heureusement, les dieux de la pêche nous sourient : la pluie s’arrête pile au moment où on arrive à la cale. Du coup, nous voilà tous excités et prêts à en découdre.
2 minutes de navigation et on débarque sur le premier spot. Un beau plateau léché par le courant, réputé pour ses bars. Le hic ? D’autres bateaux squattent déjà le tombant. Alors je décide de me rabattre sur la zone moins profonde, poussée par le vent. Qui sait, ils sont peut être en chasse dans peu d’eau…
La stratégie (théorique)
Plan d’attaque :
- Louise fait dans le neuf avec son Dexter Shad Fiiish
- Eva tente le Bonnie 105
- Moi, je teste un Runner Blade Illex
La pêche à la lame, c’est pas la technique que j’utilise le plus, mais mon échange avec Thomas Vogels m’a donné envie de retenter. Résultat ? Il m’aura fallu exactement 2 lancers pour… perdre mon Runner Blade. Super début !
Du côté des filles, pas mieux. Mais on continue la dérive quand même.
L’espoir qui renaît
En approchant de la fin du plateau, je remonte un nouveau Runner Blade et… première touche ! L’excitation remonte d’un coup dans le bateau. Je relance et bim ! Premier poisson, accompagné de 2 copains à l’approche du bateau.
Ça y est, nous voilà motivés. Eva fait bouger un premier poisson en surface et on enchaîne : 5 poissons au compteur. 2 à la lame (merci Thomas !) et 3 au leurre de surface.
Quand ça ne veut plus
On refait une dérive décalée, confiants. Mais rien. Absolument rien. On teste de nouveaux leurres, on insiste avec ceux qui ont marché… Peau de balle.
Nouvelle dérive plus proche du bord. Deuxième lancer en surface et je fais bouger un poisson ! Sauf que je le rate lamentablement. L’espoir renaît une seconde avant de retomber aussi sec.
L’odyssée vers l’inconnu
Après 3 dérives infructueuses, je décide de quitter ce spot pour mon courant magique, celui qui m’a toujours donné de belles prises. Mais cette dérive s’avère tout aussi décevante.
Les filles veulent retourner près de la mise à l’eau où on a eu de l’action. Sauf que moi, têtu, je décide d’aller encore plus loin. Et là, ça commence à ronchonner sérieusement sur le bateau.
La tension monte, ça râle, ça s’agace, ça gueule même un peu. Mais je garde le cap et on avance. Sur la route, on voit 2 bateaux au milieu d’une frénésie de mouettes.
« Nous y voilà ! » que je me dis. Seulement après quelques lancers, le verdict tombe : ce sont des maquereaux. Alors je décide de filer encore plus loin, au grand dam de mes équipières qui commencent à en avoir marre.
Le spot de la rédemption
C’est la soupe à la grimace sur le bateau, mais je me positionne sur ma pointe rocheuse secrète. À marée haute, ça forme un courant de fou. Louise m’accompagne (Eva fait la tête, mon plan ne lui plaît pas). Première dérive… rien.
Je change d’option et viens me coller à la plage pour pêcher le courant. Et d’un coup, attaque ! Premier poisson sorti, l’espoir renaît. Je relance et bim ! Un second, correct celui-ci : 47cm.
Avec un peu d’insistance, Eva reprend sa canne et commence à enchaîner. La bonne humeur revient et Louise rêve de sa première « explosion ». Elle enrage de nous voir enchaîner, mais à force de patience, elle finit par sortir son premier bar au leurre de surface ! Là, elle est ravie.
Les poissons chassent partout autour de nous et on enchaîne pendant une heure. Mais l’activité retombe après une vingtaine de poissons, alors il est temps de bouger vers la mise à l’eau.
Le final en beauté
Face à la plage suivante, je propose mon plateau d’anthologie. Louise fait une pause mais Eva continue avec son Bonnie. De mon côté, je passe sous l’eau avec un Crazy Paddle.
La dérive ne me convient pas, on se replace. On avance, on avance, mais rien ne se passe. Ça sent la fin de partie…
Pourtant, en arrivant sur le cassant dans 7 mètres d’eau, Eva fait un petit poisson en surface ! J’annonce que c’est mon spot à gros, que si on doit en faire un beau, c’est ici.
Je remets un Asturie que j’anime frénétiquement. Tchic tchac, tchic tchac et BOUM ! L’explosion. La grosse. Nous y voilà. L’attaque bien bruyante et visuelle comme on aime. Louise toute excitée me demande de lui passer la canne pour finir le combat. Et c’est tendus qu’Eva et moi la regardons se battre avec ce beau poisson. Les rush sont nombreux et vigoureux.
Elle comprend maintenant ce que c’est qu’un joli bar. On le met dans l’épuisette : 65cm ! Un beau poisson qui sonne la fin de session.
Le retour
Après une demi-heure de navigation, nous revoilà tous à terre pour la longue route du retour. Mais cette fois, la bonne humeur est de mise. Nous sommes tous les trois heureux et déjà prêts à revenir…
Enfin, pas avant d’avoir rangé tout ce bazar de matériel !
Au final, en pêche comme dans la vie, c’est rarement comme prévu. Mais c’est toujours une aventure qui vaut le coup d’être vécue.